Dernière
peinture de l’année 2015.
Pigments
à la cire, encres, crayons de couleurs sur papier Japon.
42 x
42 cm.
Un jour, me disais-je, un jour moi
aussi je me réveillerai, et je les verrai tous comme ils sont. La pellicule
parfois était mince, j’affleurai la surface de cette vie dérisoire où ils s’agitent
sur cette terre bleue comme une orange à respirer comme des poissons rouges
dans un bocal, qui tâchent de se contenter du peu d’eau.
Je croyais voir les yeux de ceux qui voyaient déjà, me surveillant vaguement, épiant ma démarche de somnambule, d’équilibriste ivre, qui risquait à tout instant de tomber.
Je croyais voir les yeux de ceux qui voyaient déjà, me surveillant vaguement, épiant ma démarche de somnambule, d’équilibriste ivre, qui risquait à tout instant de tomber.
Non, ce n’était pas cela, ce n’était
pas encore cela, je n’étais sûrement pas des leurs. Ils s’éloignaient sous
leurs déguisements, sans vouloir m’adresser ce clin d’œil complice qui m’aurait
permis de savoir qu’eux aussi, que moi aussi nous avions franchi les limites du
monde et que nous voguions vers ailleurs.
Je me suis réveillé le lendemain, j’étais
né.
Christian
Astor
Jeudi 31
décembre 2015

Pigments à la cire, encres, crayons de couleurs sur papier
Japon.
42 x 42 cm
mercredi 30 décembre 2015
De chaque être émane une odeur qu’il se dépêche d’aspirer de
peur quelle le trahisse. Un équilibre si parfait finit par s’établir entre
l’expression et l’impression que rien n’indique une présence. Et toute la vie
se passe dans le va-et-vient très strict de son odeur à soi.
Il est pourtant des êtres dont l’odeur est si forte qu’ils ne peuvent la contenir. Elle déborde d’eux, sans cesse, et flotte dans l’espace interstellaire des hommes comme un éther subtil qui cherche poitrine.
Il est pourtant des êtres dont l’odeur est si forte qu’ils ne peuvent la contenir. Elle déborde d’eux, sans cesse, et flotte dans l’espace interstellaire des hommes comme un éther subtil qui cherche poitrine.
Peut-être que mourir pour eux c’est seulement, le flacon
brisé, et dans le boum qui en résulte, se mettre une bonne fois à vivre en
odeur de sainteté.
Christian Astor
Jeudi 31 décembre 20015