jeudi 31 décembre 2015




Dernière peinture de l’année 2015.
Pigments à la cire, encres, crayons de couleurs sur papier Japon.
42 x 42 cm.

         Un jour, me disais-je, un jour moi aussi je me réveillerai, et je les verrai tous comme ils sont. La pellicule parfois était mince, j’affleurai la surface de cette vie dérisoire où ils s’agitent sur cette terre bleue comme une orange à respirer comme des poissons rouges dans un bocal, qui tâchent de se contenter du peu d’eau.
         Je croyais voir les yeux de ceux qui voyaient déjà, me surveillant vaguement, épiant ma démarche de somnambule, d’équilibriste ivre, qui risquait à tout instant de tomber.
         Non, ce n’était pas cela, ce n’était pas encore cela, je n’étais sûrement pas des leurs. Ils s’éloignaient sous leurs déguisements, sans vouloir m’adresser ce clin d’œil complice qui m’aurait permis de savoir qu’eux aussi, que moi aussi nous avions franchi les limites du monde et que nous voguions vers ailleurs.

         Je me suis réveillé le lendemain, j’étais né.


Christian Astor
Jeudi 31 décembre 2015









Pigments à la cire, encres, crayons de couleurs sur papier Japon.
42 x 42 cm
mercredi 30 décembre 2015


De chaque être émane une odeur qu’il se dépêche d’aspirer de peur quelle le trahisse. Un équilibre si parfait finit par s’établir entre l’expression et l’impression que rien n’indique une présence. Et toute la vie se passe dans le va-et-vient très strict de son odeur à soi.
Il est pourtant des êtres dont l’odeur est si forte qu’ils ne peuvent la contenir. Elle déborde d’eux, sans cesse, et flotte dans l’espace interstellaire des hommes comme un éther subtil qui cherche poitrine.
Peut-être que mourir pour eux c’est seulement, le flacon brisé, et dans le boum qui en résulte, se mettre une bonne fois à vivre en odeur de sainteté.

Christian Astor
Jeudi 31 décembre 20015

  

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire