mardi 22 octobre 2019


Pour changer, ce matin, un dessin de septembre.
Encre, crayon de couleur, pierre noire sur papier Japon
63 x 44 cm
À mes yeux - mais non seulement aux yeux : inscrit dans mon corps, ma mémoire et mon imagination -, l’homme est tout autant pierre, eau, vent que chair et sang, verbe et cendres. Je tisse, ravaude, relie les extrêmes, les contraires, dans mon étonnement-amour du monde. Je réunis sur la toile les éléments de ce visible que féconde l’invisible. En traçant le vol d’un oiseau, en peignant un champ, il me revient de faire voir du même coup tout l’espace que cet oiseau traverse et l’ombre que son vol inscrit sur ce champ, et l’heure, et la saison, et les rides de l’eau, et les abeilles mouchetées d’écumes bondissantes, et les radeaux vides de vie, et mon corps allongé dans les herbes folles, en usant de toutes les armes que ma peinture sans sens sensé, insensée, a mises entre mes mains, et que les innombrables heures passées à observer, à attendre, à m’impatienter on forgées au fond de ma rétine, et comme « un homme du commun à l’ouvrage » rend des comptes en couleur. Ici dans ce dessin, l’heure noire

Christian Astor
Mardi 22 octobre 2019 

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