samedi 7 août 2010

20 ans après: présence d'une absence...



Acrylique sur toile
162 x 130 cm /2005

Tous les critiques ont raison

il ne reste qu'à les comprendre


Les critiques n'ont qu'un tort léger

c'est d'être satisfaits de leur plaisir

de leur enchantement

de leur dégoût

de s'en tenir là

c'est de ne pas s'interroger plus loin

sur ce que signifie le plaisir le dégoût et autres


Une folle vierge apparaissait soudain

souvent

comme défournée par le crépuscule

sur le pas de la porte de l’atelier

elle avait tout du chien errant à la robe hérissée

le dentier à nu mais qui ne mordait pas

mieux

elle rayonnait de confiance et d’une bonne odeur de vie

assez dégoûtante à vrai sentir

en bras de chemise

moite aux aisselles

lourds seins collés à la robe

gare à qui les recevrait en mains propres

le tout combiné au spectacle de bas périclitants

mais encore retenus

allons

selon le jeu d’une probabilité balancée

entre le oui et le non

dégageant en outre de saines effluves

issues des plus nobles contrées de sa personne

oui c’était une vierge folle

immigrée de sa contrée

Afrique

elle était également poétesse et secourable aux pauvres

elle cultivait la poire le mouton et l’empreinte digitale

elle préparait des confitures

insipides

elle me vint en aide tant qu’elle put

fit rimer art avec phrase et couleur

puis décéda

pleurée

dans une clinique psychiatrique

le 22 juin 1985

le jour où

comme je l’ai écrit plus haut

le jour où mes mains rejetèrent leur ancienne peau

le jour où mes souliers me poussèrent

les pieds sans sens

insensés




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