vendredi 27 août 2010

Toréador




Pigments
Photo
195 x 130 cm / 2010

D’humeur badine, dodelinant d’une jambe puis de l’autre -tour à tour- mouvements alternes d’occupation du vide, il avait posé la main gauche sur la crête de sa hanche, où revenait à présent à la charge des claques charnues, du creux de la paume, les doigts ouverts comme on frappe la croupe chaude et rebondie d’un cheval en signe de flatterie ou de caresse, sur ses reins la main droite dissimulait le leurre; face à lui, du poil noir et dru lissé par la lumière, avait expulsé la fraîcheur de l’ombre matinale et s’était au décours de la journée appropriée une tiédeur devenue animale, avant peu, une chaleur de poêle

Noir

Venu d’où on ne sait, sur le sable, voletant, dodelinant, lumineux, l’or badinait oublieux de tout, s’exhalant dans le soleil, tel une vaine pensée de la saison. Diaphane et théâtral, il prenait plaisir à pénétrer sans passeport sur le territoire de la croupe noire, sans demander permission à personne. Lui non plus ! Avec ses manières de beauté à la promenade, libre de ses itinéraires, léger de pied autant que de vie, le courage n’en parlons point, qui se laisse solliciter deçà delà par mille variantes imprécises, croupe, lumière, ombre, public, au bazar de la liesse sans frontière.

Rouge

Or

Toréador, prends garde à toi, un oeil noir te regarde.

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