mercredi 9 février 2011

La parano des branchés


Les gens qui nous croisèrent pensèrent sans doute que nous étions tous passablement atteint : voire dérangés. Nous, on gênait la circulation, c’est tout. Et zou, Photo.
199, 215, 227, 233, 245.
Face aux arènes nous tombâmes sur un ami qui faisait pisser son chien. Il nous regardait bondir de la bagnole pour aussitôt nous mettre à mitrailler un cadavre qui gisait sur un trottoir.
277, 278, 279, 280, 281.
 - Alors, comme ça, on prend des photos de cadavres ? Lança-t-il en nous passant à côté.
- Vouais, en quelque sorte, lui concédâmes-nous parce que paranos comme on l’était tous, on se pensait :
- C’est quand même pas possible qu’il ait déjà deviné ce qu’on est en train de fabriquer!
C’était parce qu’on voulait se garder un grand secret. Parce qu’on était sûr de se tenir quelque chose de chouette et que pour arriver au bout, ce quelque chose de chouette exigeait encore un tout petit peu de discrétion.
Ainsi se passa une journée qui, rampants, nous conduisit au seuil des 300.
- Tu crois qu’il y en a assez ?
- Non il en faut encore quelques uns.
317, 332, 345, 356, 370.
- Et maintenant ?
Nous avions une fois de plus traversé toute la ville et nous nous trouvions à La fontaine à descendre un escalier nouvellement restauré qui menait à une terrasse où un quidam avait balancé son truc par dessus un garde fada. Même que ledit truc avait l’air aussi franc et candide que saint Sébastien : mêmes flèches, même et tout et tout.
- Non, encore quelques-uns.  
 386, 387, 388, 389, 390.
- Bon et maintenant ça doit suffire, non ?
- Je crois que oui;
Nous étions tous très heureux.
C’était au tout début du mois de Février.
Quoi qu’on va foutre de ces 390 photos de cadavres d’arbres ?
Hein !!!
A Nîmes, les temps sont bizarres.

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