dimanche 18 mars 2012

Venise/atelier/Venise


Je viens de passer au rubicond 
 la frontière de mon errance colorée
Ils ne m'auront pas !
Et je pourrai être avec les peintres encore si la peinture est rejetée dans les musées acculée dans les galeries mais le veulent-ils les "autres"?
L'avenir est d'un bleu cru avec des nuées rouges
On dirait une grande blouse inondée de sang
Je soulève la lourde chape et découvre le tableau 


Du rouge/sur rouge car il y a le peuple de gauche 
et un peuple qui vote à gauche 
le rouge vote pour la 6° république
le saumoné fait dans la grasse morale du vote utile

" Quelle illusion donc que celle de certaines écoles socialistes qui s'imaginent pouvoir briser le régime du capital en lui appliquant les lois éternelles de la production marchande"



"Ils ont gardé leurs distances, point par crainte, je le veux bien, mais parce que, tout en n'étant pas de notre bord, ils ont de la douleur comme nous, ils portent aussi au flanc la blessure des patriotes."





...alors que je regardais l’image ci-dessus composite d’une photo d’un portail à Venise et d’une peinture sur un panneau chevalet dans mon atelier mon regard s’est posé  sur le tableau que je peins actuellement j’artise depuis quelques jours sur une grande toile de six mètres de long et de deux mètres de haut et petit à petit le fond blanc de la toile s’estompe laissant apparaître une forme semblable à mon enveloppe visible dans la réalité mais figée fixe c’est moi grandeur nature en peinture perdu sur le blanc de la toile et mon regard croise le regard mort de mon visage sur le tableau alors tout se précipite à reculons vers les années soixante et dix vers ces photographies qui ont beaucoup dérangé mon imagination parce que j’ai vu les choses en dehors du sentiment à l’époque j’ai voulu me débarrasser de toutes les influences qui empêchent de voir la nature d’une façon personnelle alors j’ai copié des photographies en m’efforçant de faire le plus ressemblant possible ainsi je limitais le champ des erreurs mais que de choses cela m’a fait comprendre... j’ai un jour fait un voyage à Venise équipé d’un appareil photographique extrêmement perfectionné mais quand j’ai vu toute cette beauté Italienne je me suis dit je ne vais tout de même pas réduire toute cette beauté à ces petites images ça ne serait pas la peine j’aime mieux les garder en moi parce que après quelques années je n’aurais plus eu que ça et tout serait limité à ces petits documents je suis encombré des sentiments des artistes qui m’ont précédé et la photographie peut me débarrasser des imaginations antérieures la photographie a déterminé très nettement la peinture qui traduit les sentiments et la peinture descriptive cette dernière est devenue inutile les choses qu’on acquiert consciemment nous permettent de nous exprimer inconsciemment avec une certaine richesse d’autre part l’enrichissement inconscient de l’artiste est fait de tout ce qu’il voit et qu’il traduit picturalement sans y penser... j’ai vécu quelques jours à Venise absorbé par l’ambiance sans idée devant la nouveauté de tout ce que j’y voyais j’emmagasinais inconsciemment beaucoup de choses un acacia ( à Venise...) son mouvement sa grâce svelte m’a peut-être amené à concevoir le corps d’une femme qui danse je ne pense jamais en voyant une de mes toiles aux sources d’émotion qui ont pu motiver telle couleur telle figure telle chose ou tel mouvement le choix de l’objet rendu par la peinture est déterminé tout d’abord par une nécessité subconsciente mais la nécessité sociologique intervient ensuite et opère... la rêverie d’un homme qui a voyagé est autrement plus riche que celle d’un homme qui n’a jamais voyagé la divagation d’un esprit cultivé et la divagation d’un esprit inculte n’ont de commun qu’un certain état de passivité on se met en état de création par un travail conscient préparer un tableau ce n’est pas travailler sur des compartiments plus ou moins arrêtés de ce tableau préparer son exécution c’est d’abord nourrir son sentiment par des études qui ont une certaine analogie avec le tableau et c’est alors que le choix des éléments peut se faire ce sont ces études qui permettent au peintre de laisser aller l’inconscient l’accord de tous les éléments du tableau qui participent à une unité de sentiment amenée par le travail impose à l’esprit une traduction spontanée du sentiment qui vient non pas d’une chose simple mais d’une chose complexe et qui s’est simplifiée par l’épuration du sujet et de l’esprit de celui qui l’a traduit on ne met pas d’ordre chez soi en se débarrassant de ce qu’on a pas parce qu’on crée ainsi le vide et le vide n’est ni l’ordre ni la pureté et de s’efforcer de toujours tout mettre en ordre de toujours rendre le même sentiment tout en menant l’ensemble du tableau plus loin ce n’est pas travailler ce n’est pas penser mais seulement sentir...
Christian Astor 
1/03/2012
18/03/2012





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