Acrylique sur toile 340 x 220 cm
Il était une fois un jour un
autre jour tout près d'un olivier accompagné de fleurs je me suis arrêté pour
regarder le jardin il fait un temps de printemps une brume lumineuse flotte sur
les herbes folles les sons murmurent lentement leur légèreté qu'ils n'ont
qu'aux premiers beaux jours pendant deux ou trois secondes j’ai revécu ma
jeunesse cela m’a fait une impression étrange et agréable il existe un accord
si profond entre moi et ce paysage que je me demande s'il ne serait pas
délicieux de s'anéantir en tout cela itou un rayon de soleil sur une ride de
l'eau n'avoir plus de corps juste assez de conscience pour pouvoir peindre
cette idée bizarre ne m'a jamais tout à fait abandonné après tout c'est
peut-être quelque chose de ce genre qui m’attend quand la couleur s’étalera
guidée par ma main là où il n’y a pas de vent et
brusquement heureux mes pieds m'ont poussé sur le chemin avec le sentiment
qu'il fallait garder comme une chose rare et précieuse le souvenir de ce grand
mirage
je peins ma joie
La surprise est étrangeté mais
aussi libère amène à la surface le secret de la vie dans ma conscience
s'insinue quelque chose qui n'est pas moi mais mon anéantissement où l'esprit
s'aplatit sur une surface plane qui attend amoureusement la couleur future
surface plane où une insondable loi de l'univers insoupçonnée qui a la violence
de l'inattendu rassemble pourtant tous les jours de l'existence les couleurs
itou le sifflet du berger qui rassemble le troupeau le réunit continuité d'une
relation à l'autre quelques instants particuliers de phénomènes extraordinaires
tranchent sur ma vie ils se découpent en signes d'une couleur étrangère et ces
irruptions étranges signalent seulement des moments des seuils qui sont
particuliers des expériences qui inaugurent ou changent et ont pour caractère
d'ouvrir une fenêtre dans le lieu où je suis me donnant une aisance nouvelle
permettant de respirer ma vie ce sont des expériences décisives indissociables
d'un endroit d’une rencontre ou d'une couleur mais non pas un lieu de passage
Être soi être à soi
C'était là
Le chant de l’oiseau la couleur
qui perce le cœur la vision qui retourne la vie je garde gravées en ma mémoire
les moindres circonstances de cet instant la précision de mes souvenirs ma
peinture le montre mais j’ajoute ce n'est pas cela c’est autre chose qu'un lieu
c’est autre chose qu’une impression c’est autre chose qu’une connaissance c’est
peindre
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