mardi 26 octobre 2010

Rien à braire

... et trois ans passèrent sans que rien n’arrive
Et la première année il ne remarque même pas que rien ne se reproduisait.
A mi-parcours de la deuxième, lentement la vérité s’en fit pourtant jour dans sa tête, en aurore pour bande dessinée qu’on refuse, en dessin que revue ou journal plus personne ne veut publier, en charge de couleurs que l’artiste lui-même finit par jeter au panier, qu’il oublie même d’avoir créée.
... on n’en a plus d’exemplaires, aucune trace n’en a été marquée dans la mémoire...
Cette manière d’aurore ne lui vient à l’esprit qu’à mi-chemin de la deuxième année où toujours rien n’arrive.
La troisième année à peine a commencée lorsqu’enfin pleinement il comprend que rien n’arrive . Alors il se met à songer.
Bonne ou mauvaise chose, il n’en sait rien.
Il lui faudra encore onze mois de rien toujours n’arrive : la troisième année tire à sa fin .
Alors il se demande si la fait que toujours rien n’arrive lui fait vraiment quelque chose : ne s’agirait-il pas peut-être de quelque accès de nostalgie ? Ne jouerait-il pas, lui aussi, aux victimes du passé ?
Il décide d’attendre encore un an, histoire de voir comment ça fait, vraiment.
Pourquoi se lancer dans des trucs, hein ? se dit-il.
Comme si ça valait le coup de tout de suite aller s’en foutre jusque pardessus 
les trous du nez ! 

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