Nouvel accrochage (5° sur 11)
Il y a
bien longtemps que je ne me rase plus, aucune glace, aucun miroir ne me renvoie
l’image et ne peut me donner l’idée de l’être que je suis réellement. Une
effarante discontinuité d’êtres. C’est encore dans les couleurs qui relient les
coups de brosses au tableau ou dans les blancs qui séparent les mots que je me
reconnais le mieux. J’ai régné bientôt soixante et dix années sur un amalgame
de glandes qui se supportent difficilement, ne pensant qu’à attirer l’attention
de la tête, qu’à obtenir les ordres qui entraîneront tout le corps dans leur
voie. Souvent pernicieuse. Agir pour se débarrasser. Laissez moi tranquille maintenant.
Je n’ai besoin que de rêver pour vivre.
-Non !
a répondu cette nuit mon gros orteil attaqué par la goutte.
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